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23 Avril 2016  -   Ouest-France (Ed. Brest-Landerneau-Morlaix)

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18 Avril 2016  -   Le Télégramme (Ed. Morlaix)

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29 Mars 2016  -   Le Magazine Des Livres


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1. Qui êtes-vous Isabelle Fontaine ? (nom, âge, profession, parcours)

Passionnée de lecture depuis toute petite, je me souviens toute jeune, dévorer les aventures de Oui-Oui puis du Club des 5. J’ai dirigé ensuite mes études dans ce sens : bac littéraire, fac de lettres et bibliothéconomie. Faute de trouver un emploi dans mon domaine de prédilection, j’ai opté pour un changement radical : à 30 ans, je suis Assistante Maternelle. Mais comme vous vous en doutez, les livres ne sont jamais loin et il ne se passe pas un jour sans qu’un album de Ramos ne soit lu !
Je vis en Bretagne, sur la côte nord, avec mon mari et mon fils. Nous avons quitté la métropole de Rennes il y a trois ans pour une vie plus saine à la campagne avec chat, poules et moutons.
Je suis par ailleurs bénévole à la bibliothèque de ma petite commune.



2. Pourquoi avoir lancé votre blog littéraire "Bibliza" ?


J’ai créé Bibliza en 2007. Je venais de terminer mes études et un contrat de 6 mois en bibliothèque. J’étais à la fois enthousiaste de mon expérience, et frustrée  de ne pas trouver d’autre poste. Alors pour rebondir, m’est venue l’idée de chroniquer mes lectures pour me forcer à les diversifier. Auparavant, je notais juste les titres lus dans un cahier d’écolier. J’ai donc professionnalisé mon cahier.


3. Vous l'avez fait avant tout pour les autres ou pour vous ?


Je l’ai d’abord fait pour me souvenir de mes lectures. Certains auteurs que j’aime beaucoup, comme Modiano ou Semprun, ont des romans qui se ressemblent beaucoup et leurs résumés ne m’aident pas toujours à savoir si je les ai lus ou non. Le blog a là son premier rôle de pense-bête, accessible partout depuis mon téléphone. En librairie ou bibliothèque, ça m’a souvent  été très utile !
Ensuite, je prolonge mes lectures en prenant le temps d’écrire la chronique, je réfléchis sur ce que j’en ai retiré, et compare mon avis avec celui des autres, c’est très constructif ! Le livre ne passe pas à la trappe comme on zappe d’une chaîne de tv à une autre. Ecrire me demande de l’attention, de la rigueur et je m’amuse beaucoup !
Et le blog est un bon support pour partager, échanger avec d’autres lecteurs, de mon entourage ou non. Il m’a permis de vivre de belles expériences, de faire de belles rencontres, notamment avec les Swaps que j’organise régulièrement. En effet, avec des lecteurs, nous échangeons des colis contenant un livre, du thé et des petites attentions gourmandes : les retours sont merveilleux ! Le prochain aura lieu au mois de Mai.



4. Combien d'ouvrages lisez-vous en moyenne par mois ?


Je lis une dizaine d’ouvrages dans le mois je pense. Ce n’est pas énorme. Je garde les romans pour la journée, je lis pendant la sieste des enfants. Et le soir, avant de m’endormir, une bonne petite BD ou roman graphique. En ce moment par exemple, mes livres de chevets sont Une constellation des phénomènes vitaux d’Anthony Marra, et Les vieux fourneaux de Lupano & Cauuet.


5. Avez-vous un ou des genres préférés et pourquoi ?


Depuis très longtemps, je suis attirée par la littérature autour de la guerre 39-45 et de la Shoah. Modiano et Semprun ne sont pas mes auteurs préférés pour rien !
Mais j’essaie d’être assez éclectique : les polars de Camilla Lackberg, avec une barre de Daim, sont exquis ; les romans d’Olivier Adam sombres mais beaux.
 Je me suis également essayée à la SF, mais je n’ai pas accroché, je suis sûrement passée à côté.
 Pour l’année 2016, je suis Jurée du Prix des  Lecteurs du Livre de Poche, ce qui me permet de lire des romans vers lesquels je n’aurais pas été d’emblée : la découverte est au rendez-vous, parfois heureuse, parfois moins !
 Mais la magie de la lecture est d’explorer de nouveaux univers, de s’ouvrir au monde et aux autres. L’Homme a besoin de cette fenêtre saine et tranquille, surtout  aujourd’hui où tout va tellement trop vite, trop loin, où l’obscurantisme est toujours trop près. Vraiment, qu’il est bon de prendre le temps de se poser, au coin du feu, dans son jardin, blotti sous une couette, qu’importe, avec un bon roman…et un thé chaud !


6. Dans les sorties 2015-2016, quels sont vos trois grands coups de coeur ?


Mes trois  récents  coups de cœur sont :
- Daisy Sisters, Henning Mankell
Je n’avais pas encore lu Henning Mankell, son décès en 2015 m’a décidée. J’ai bien aimé cette histoire des femmes, au cœur des mutations sociales suédoises de ces cinquante dernières années. Mankell joue avec ses personnages et son lecteur (alors je me demande comment cela doit être dans ses polars !) sans mesquinerie mais avec tendresse. Le sujet même de la condition féminine et surtout, de son émancipation, est traité de manière admirable, si je puis oser me le permettre, par un homme. J'ai aimé retrouver ces femmes, Elna et Eivor, et me glisser dans leurs quotidiens. 

-Le livre des Baltimore, Joël Dicker
J’avais lu et adoré La vérité sur l’affaire Harry Québert. J’avais presque peur de retrouver ce cher Marcus Goldman et d’être déçue. C’est un roman fort, angoissant, sur la famille, habilement construit évoquant plusieurs époques de la vie des Goldman-de-Baltimore. Joël Dicker mène une réflexion intéressante et nous tient en haleine. Plus qu'une saga familiale, c'est un thriller qui va au plus profond des âmes de ses personnages.

- La renverse, Olivier Adam
Olivier Adam, sans nul doute, mon auteur contemporain préféré. La sortie de ses romans est toujours un jour de fête ici ! Cette année, il nous livre un roman poignant sur la famille, la famille explosée. Antoine, le héros type d'Olivier Adam, héros semblant flotter, dériver, errer dans ou au-dessus de sa vie. Happé par la routine lycéenne, le scandale le percute de plein fouet. Son univers éclate. Par les complots, ce roman devient politique, même s'il est vu du côté des victimes collatérales, sur le pouvoir (et ses abus) et l'impunité.


7. Si vous deviez n'emporter que trois livres sur une île déserte, quels seraient-ils ?


-       -  Alcools, d’Apollinaire pour me délecter  de sa poésie enivrante.
-       -   L’Oncle Robinson, de Jules Verne, pour m’inspirer de ses techniques de survie en milieu hostile.
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Un recueil de nouvelles de Roald Dahl, pour garder un peu d’humour !
Cependant, quel enfer de se retrouver sur une île déserte avec seulement trois livres, quand le paradis serait une île-bibliothèque !



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