samedi 13 janvier 2018

Lulu femme nue






 

Lulu femme nue,

Etienne Davodeau,
Ed. Futuropolis, 2014



Mot de l'éditeur :

Abandonnant mari et enfants, Lulu décide de ne pas rentrer à la maison. Elle n'a rien prémédité. Ça se passe très simplement. Elle s'octroie quelques jours de liberté, seule, sur la côte, sans autre projet que de savourer pleinement, et sans culpabilité, cette vacance inédite. Presque surprise par sa propre audace, elle rencontre de drôles de gens qui sont, eux aussi, au bord du monde. Grisante, joyeuse, dangereuse et cruelle, l'expérience improvisée de Lulu en fera une autre femme...



Dealer : Acheté à Blois, après avoir vu une exposition consacrée à Davodeau à La Maison de la BD.



Ma lecture :

J'ai lu quelques ouvrages d'Etienne Davodeau, dont j'apprécie le travail. Il livre toujours des romans graphiques de qualité, entre fiction et documentaire : sur l'art dans Le chien qui louche, sur le vin dans Les Ignorants, sur le social dans Les Mauvaises gens. Associé à Joub, il avait réalisé aussi la trilogie de Géronimo, mais à part cette fiction pure, je ne l'avais jamais vu s'y essayer seul.
Dans Lulu femme nue, Davodeau présente une fiction sous fond de drame familial et social.

Lulu, mariée et mère de trois enfants ne trouve pas sa place dans sa vie. Elle ne trouve pas d'emploi dans une période de crise, ne trouve pas de réconfort auprès de son mari indifférent et alcoolique. Un jour, sur un coup de tête, au lieu de prendre un train pour la ramener chez elle, elle le prend en sens inverse et erre dans ces rues inconnues. Que cherche-t-elle ? Elle-même ? Disons le clairement, Lulu a pété les plombs. Elle n'avait rien vu venir, rien prémédité, rien organisé mais aime marcher dans cette ville nouvelle qu'elle découvre, cette vie nouvelle qu'elle découvre peu à peu. Elle va rencontrer des personnages qui, chacun à leur manière, la feront changer à tout jamais.
J'ai bien aimé l'angle que prend Davodeau : au début de l'album, les amis et la fille de Lulu discutent. On ne voit pas encore Lulu. Mais Xavier, un ami, va commencer à raconter son histoire. On alterne entre le périple de Lulu et la veillée de ses amis et enfants. Veillée funèbre ? On en a sérieusement l'impression. Qu'a fait Lulu ?
En tout cas, on ne peut que s'attacher à Lulu : on se perd avec elle, on tente de se relever avec elle. On ne fait pas que la suivre, on la vit.
Je m'arrête là pour le synopsis, afin de ne pas briser le suspens instauré par l'auteur.

Par rapport à ses autres romans graphiques, Etienne Davodeau livre, je l'ai déjà dit, une véritable fiction, toujours dans un contexte social fort, et joue avec le lecteur en semant des indices faisant monter un suspens insoutenable. Où est Lulu ? Qu'a-t-elle fait ? Cette femme subit ou vit son burn out, va à la recherche d'elle-même jusqu'à en oublier sa famille, jusqu'à s'oublier elle-même. Que trouvera-t-elle au bout de son errance ?







Avis des lecteurs:

Et vous, qu'en pensez-vous ?

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