jeudi 13 mars 2008

Actu : Le dernier poilu...

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C’était le dernier d’une immense cohorte, celle des 8,5 millions de soldats français de la Grande guerre : Lazare Ponticelli, dernier poilu français survivant, s’est éteint , hier, à l’âge de 110 ans.
Il était le dernier témoin direct de la « der des der ». «L’horreur de cette guerre, je ne l’ai pas oubliée, ni pour moi ni pour ceux qui sont morts. C’est pourquoi je vais le 11 novembre au monument aux morts... » Lazare Ponticelli, seul « poilu » français rescapé de la Première guerre mondiale, n’ira plus se recueillir pour ses camarades. Il est mort, hier, à l’âge de 110 ans.
Immigré italien arrivé à 5 ans à Paris, Lazare Ponticelli s’était engagé en août 1914 dans la Légion étrangère en « trichant sur son âge ». Il avait alors 16 ans. Il fut envoyé au front à Soissons, dans l’Argonne puis à Douaumont. D’abord affecté à creuser des fosses pour enterrer les morts, il dut ensuite construire des tranchées, avant d’être enrôlé dans le 3e régiment de chasseurs alpins italiens en 1915. Il fut envoyé combattre les Autrichiens dans le Tyrol, où il fut blessé. A son retour en France en 1921, Lazare Ponticelli créa, avec ses deux frères, une entreprise de chauffage et tuyauterie.
Avec Lazare Ponticelli disparaît le dernier combattant en France de la guerre de 1914-1918, qui fit dix millions de morts, dont 1,4 million de soldats français : paysans, employés, instituteurs, ouvriers, Bretons ou Auvergnats, tirailleurs marocains ou sénégalais, tués sur les coteaux de la Marne, dans les tranchées de Verdun ou du Chemin des Dames. Le conflit aura aussi fait trois millions de blessés, dont un million d ’ invalides, amputés ou gazés et 15.000 « Gueules cassées » , ces soldats défigurés. La Grande Guerre, ce sont aussi des milliers de disparus ou jamais identifiés dans la boue de la Marne ou de Verdun, symbolisés par le Soldat Inconnu qui repose sous la voûte de l’Arc de Triomphe.
Il ne resterait désormais dans le monde que huit survivants de la Première guerre mondiale ayant réellement combattu, selon le recensement effectué par Frédéric Mathieu, concepteur du site spécialisé Derdesders.

[ Le Télégramme ]



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Voici une occasion de vous parler de la collection Librio/RadioFrance qui publie régulièrement des Paroles de... Dans un recueil à 2€, des témoignages d'anonymes sur des périodes clés de l'Histoire, ds récits de vie, ... L'un des premiers publiés fût justement Paroles de Poilus, en 1998.
J'aime beaucoup cette collection, je les ai presque tous : ça prend de place dans les étagères et c'est poignant à lire. c'était une belle initiative, de RadioFrance et de Librio de créer cette collection et de continuer à l'entretenir.




pdp2.jpgParoles de Poilus,
Collectif,
Ed. Librio, 1998


Mot de l'éditeur :
 Ces extraits de lettres, de journaux intimes et de récits autobiographiques sont authentiques, tendres et poignants ; ils illustrent notre mémoire collective et rendent à l'histoire sa dimension humaine. Ils avaient dix-sept ou vingt-cinq ans. Se prénommaient Gaston, Louis, René. Ils étaient palefreniers, boulangers, colporteurs, ouvriers ou bourgeois. Ils devinrent soudainement artilleurs, fantassins, brancardiers... Voyageurs sans bagage, ils durent quitter leurs femmes et leurs enfants, revêtir l'uniforme mal coupé et chausser les godillots cloutés... Sur huit millions de mobilisés entre 1914 et 1918, plus de deux millions de jeunes hommes ne revirent jamais le clocher de leur village natal. Plus de quatre millions subirent de graves blessures... Huit mille personnes ont répondu à l'appel de Radio France visant à collecter les lettres, jusqu'ici éparpillées, de ces Poilus. Cet ouvrage en présente une centaine. Des mots écrits dans la boue et qui n'ont pas vieilli d'un jour. Des mots déchirants, qui devraient inciter les générations futures au devoir de mémoire, au devoir de vigilance comme au devoir d'humanité...


Le dernier Poilu s'est éteint, quatre-vingt dix ans après la signature de l'Armistice. C'est toute une génération qui s'éteint. C'était la période de l'Histoire de France la pluséloignée dont on ait encore des survivants pour raconter. Aujourd'hui, il ne reste que les livres (comme celui-là), les films, les archives de guerre, ...
Quand on pense que Guillaume Apollinaire, Charles Peguy ou Ernest Hemingway ont fait cette guerre, ça nous semble vraiment loin, mais quand on apprend que le dernier Poilu vient de nous quitter, ça nous semble plus proche, c'est étrange...
Bref, voilà une funeste occasion de lire ou relire cet ouvrage, ou d'autres concernant la Première Guerre Mondiale.

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J'aimerai, avant de vous laisser,  vous conseiller un film met en scène Ernest Hemingway dans la guerre, justement.
Assez méconnu à mon gôut, c'est un film que j'aime beaucoup.

Le temps d'aimer, de Richard Attenborough, 1997, avec Sandra Bullock et Chris O'Donnel.


   

Avis des lecteurs:

  1. Je trouve ça triste quand même... Plus personne pour être témoin de la guerre...

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